Afin de limiter les déchets et de préserver les ressources naturelles, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) se donne notamment pour objectif d’interdire l’utilisation du plastique jetable d’ici 2040.
Le secteur de l’agroalimentaire représentant environ 68% de la production d’emballages plastiques (d’après l’étude annuelle menée par Asterès pour ELIPSO), il est l’un des premiers concernés. Afin de s’adapter à la législation, les industriels devront redoubler d’efforts pour trouver des alternatives durables, pertinentes et efficaces.
Barquettes de viande et de fruits et légumes, boîtes de sandwiches ou pots de yaourts, l’industrie agroalimentaire est aujourd’hui dépendante du plastique. Et les consommateurs se montrent de plus en plus concernés par le sujet : selon l’étude réalisée par l’Obsoco et DS Smith, 7 Français sur 10 se disent préoccupés par les emballages, et majoritairement par ceux qui sont en plastique. Dès cette année, les industriels doivent se préparer à plusieurs échéances. Depuis le 1er janvier 2022, les suremballages en plastique pour les fruits et légumes de moins d’1,5 kg sont interdits. Pour les produits les plus délicats à protéger, le délai est étendu à 2026. En 2022, la prochaine interdiction concerne les sachets de thé et de tisane.
rendre le plastique 100% recyclable.
Les propriétés du plastique restent pour l’instant primordiales pour conserver certaines catégories d’aliments, comme la viande ou les plats cuisinés ayant besoin d’un opercule. Les industries concernées optent désormais pour une utilisation plus responsable. « La priorité est ainsi plutôt de transformer les emballages pour les rendre plus recyclables, mais pas de sortir complètement du plastique », explique Emmanuel Guichard, secrétaire général d’Elipso. La loi AGEC se fixe l’objectif de tendre vers 100% de recyclage des emballages en plastique à usage unique d’ici le 1er janvier 2025. Or, aujourd’hui, selon le rapport annuel de Citeo, moins de 28% d’entre eux le sont. En cause, les additifs et contaminants présents dans les plastiques, qui, une fois la transformation effectuée, compromettent la qualité d’utilisation du futur produit. De plus, tous les plastiques ne se recyclent pas : ceux qui composent les barquettes alimentaires par exemple sont trop complexes, car composés de trois matériaux différents. « Il faut absolument travailler à limiter les plastiques complexes et les mélanges de résines dans les emballages », explique Jean-Philippe Carpentier, président de Federec. D’ici 2025, mieux recycler le plastique apparaît comme un chantier conséquent.
des emballages éco-responsables et biodégradables.
Certains industriels choisissent d’ores et déjà de miser sur l’innovation et de sortir définitivement du plastique, en développant des matériaux durables. Parmi eux, l’usine de la PME Juste Bio, spécialiste des fruits secs bio. « Nous avons mis au point un emballage entièrement compostable et biodégradable. Ce conditionnement d’origine végétale permet de garantir une durée de vie de près d’1 an au produit emballé », explique Franck Bonfils, le fondateur. En choisissant les emballages végétaux, les industriels s’ouvrent le champ des possibles : amidon de maïs, bambou, racines de champignons, canne à sucre, fibre de roseau ou de banane, restes de fruits et légumes, feuilles de riz, de blé ou de palmier peuvent constituer de bonnes alternatives au plastique. Biosourcés, recyclables et biodégradables, ces matériaux ont une légèreté et une flexibilité suffisantes pour pouvoir le remplacer à long terme. Les industriels peuvent également miser sur des matériaux plus traditionnels, comme le kraft, le papier, le carton ondulé, le verre ou le bois. Pour les aliments adaptés, comme le thé, le café, les fruits secs, les noix ou les céréales, la vente en vrac constitue une piste pertinente. Un axe de travail notamment suggéré par le Conseil National de l’Alimentation lors de l’adoption d’un avis dédié en 2021.