Le management de transition n’est plus l’apanage des grands groupes. Selon une étude du cabinet Valtus (2019), la part des ETI et des PME progresse parmi les clients ayant recours à cette nouvelle forme d’emploi. Pour ce type d’organisations, utiliser sur une durée limitée des experts dans leur domaine, permet d’accélérer la transformation de l’entreprise et relever de manière plus agile de nouveaux défis.
Confrontées à la révolution du numérique, les PME manquent de ressources internes pour s’adapter. Recourir à un manager de transition peut alors être un bon moyen de rester dans la course. C’est, par exemple, un expert du digital qui va aider à développer une véritable stratégie sur les réseaux sociaux. L’entreprise cherche un second souffle à l’international ? Un spécialiste des marchés asiatiques, chargé d’élaborer un plan pour aborder cette région du monde, peut être appelé en renfort. On a assimilé souvent le manager de transition au pompier de service, appelé pour redresser une usine en perdition. Caricature ! Car même si la gestion de crise reste l’un de ses domaines d’intervention, la grande majorité des missions, de plus en plus longues, consistent à remplacer un cadre clé (par exemple un directeur financier) ou à accompagner l’entreprise dans sa transformation.
Sur des marchés en constante mutation, les PME ont tendance à fonctionner en « mode projet » et en flux tendus pour être les plus réactives possible. Mais quand il y a urgence, trouver en interne le manager idéal pour prendre en main le projet est parfois compliqué. Dans ce contexte, le manager de transition peut faire le lien en apportant son expertise, le temps de faire aboutir un programme dans les délais ou même faire passer à l’entreprise un cap stratégique.
Lorsque le manager de transition est porteur de changement majeur, il transmet de fait du savoir aux équipes en place. Avec au moins 15 années d’expérience à des postes clé, il a la « séniorité » requise pour jouer ce rôle de mentor… à condition d’avoir des qualités de savoir être et une forte pédagogie. C’est la grande revanche des seniors. A plus de 50 ans, ces managers chevronnés sont mis à contribution pour aider les équipes à se préparer aux futures batailles.
Avec le recul, les entreprises ont pu mesurer l’impact de cette forme d’emploi. Résultat des courses, selon une récente étude de Robert Half, la majorité d’entre elles la considère comme « profitable » et générant un gain d’efficacité. Ainsi, près de huit directeurs financiers français sur dix pensent que collaborer avec un manager de transition est rentable et permet d’accélérer l’atteinte des objectifs.
S’il n’a pas vocation à s’intégrer durablement, le manager de transition peut donc devenir un outil efficace de conduite du changement. A condition de lui laisser la marge de manœuvre nécessaire.