L’industrie agroalimentaire française est le 1er secteur industriel en termes de chiffre d’affaires et d’emplois. Ses 15 000 entreprises regroupent en effet plus de 460 000 équivalents temps plein pour un CA dépassant les 210 milliards d’euros*. Pour limiter les accidents et proposer des aliments de qualité aux consommateurs, les grands groupes comme les entreprises artisanales placent la prévention des risques au cœur de leur activité. De la théorie à la pratique, comment développer une culture de sécurité auprès de l’ensemble des salariés ?
Définir les risques prioritaires
Chaque segment de l’industrie connaît des contraintes (réglementations, concurrence, pression des actionnaires, etc.) et des risques spécifiques (explosion, incendie, accidents du travail). Quels sont ceux identifiés par les acteurs de l’industrie agroalimentaire (IAA) ? Selon l’étude internationale « Food safety : What’s next to assure its future? **» menée auprès de plus de 1 600 professionnels d’entreprises du secteur et publiée en février 2019, 77% d’entre eux citent les risques opérationnels (contamination chimique, physique, microbiologique, etc.) comme principale menace à la sécurité alimentaire. Ils sont suivis par :
- l’absence de culture liée à la sécurité sanitaire des aliments (31%)
- le non-respect de la réglementation (28%)
- une défaillance dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement (21%)
- le manque de compétences dans la sécurité sanitaire (20%).
Tout au long de la chaîne de production les comportements humains jouent donc un rôle important dans la sécurité de l’IAA : chaîne de conditionnement, hygiène du personnel, nettoyage, stockage, gestion des déchets, etc.
Co-construire une culture de sécurité
La culture de sécurité va au-delà des simples règles. Elle est définie comme un « ensemble de manières de faire et de penser largement partagées par les acteurs d’une organisation à propos de la maîtrise des risques les plus importants liés à ses activités », selon l’ICSI (Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle), association loi 1901 créée en 2003. Ainsi, intégrer la sécurité dans les process et pratiques s’inscrit dans la durée en associant les acteurs-clés : managers, collaborateurs, mais aussi des acteurs extérieurs comme les prestataires, et éventuellement des clients….
Partenaire des industriels avec son offre unique d’agence hébergée, Randstad Inhouse s’implique comme une véritable partie prenante dans l’optimisation de la sécurité.
« En 2018, nous avions pour objectif de viser zéro accident de travail », explique Morgane Laporte, responsable du compte Pâtisseries Gourmandes, groupe de l’industrie pâtissière française. Après le BTP et les métiers du bois, l’agroalimentaire est l’un des secteurs qui connaît le plus d’accidents de ce type. « Pour comprendre les causes d’un taux d’accidentologie qui méritait d’être réduit et adapter la communication vers nos intérimaires, j’ai testé, à raison d’une demi-journée par semaine, chaque poste sur l’ensemble des lignes de production du site », détaille-t-elle. « L’idée était de mieux mesurer la complexité des besoins de notre client et les exigences des différentes fonctions », poursuit-elle. « Nous avons décidé de mener régulièrement des audits sécurité et de faire évoluer notre argumentaire en phase de pré-intégration. Résultat : en 2019, nous avons affiché zéro accident », ajoute-t-elle. Randstad Inhouse intègre en effet les enjeux de sécurité dans le choix des candidats. Lors de la pré-sélection, ils sont testés sur l’identification des situations à risques. Puis, durant la pré-intégration sur site, les règles d’hygiène et de sécurité sont rappelées avec un quizz en fin de session.
Inscrire la sécurité dans l’amélioration continue
C’est en compilant des analyses techniques et humaines, en tirant des leçons des dysfonctionnements et en rassemblant les bonnes pratiques que se construit une culture de sécurité. Spécialisé dans les préparations panées à base de poulet, le site de Saint-Cyr-en-Val (Loiret) de Cargill Foods France s’est engagé dans l’amélioration continue dès 2016 en débutant par la sécurité. Alain Rivierre, directeur amélioration continue Europe & directeur business France, revient sur les grandes étapes de ce déploiement : « j’ai commencé par la sécurité en expliquant comment mettre en place des outils qui permettent à l’opérateur d’être conscient des risques, pour qu’il n’ait ensuite qu’à gérer les moyens de prévention ». Cargill Foods France a lancé en parallèle une « carte de sécurité » :
« dans un esprit collaboratif, l’opérateur développe lui-même cet outil. Nous avons créé les conditions pour qu’il s’approprie pleinement son travail, ses efforts, ses résultats et, in fine, l’entreprise ». Suivant la même logique, Cargill Foods France a ensuite travaillé sur sa démarche qualité.
Retrouvez le témoignage complet dans le magazine inhouse n°8.
Dans l’accompagnement de ses clients et intérimaires, Randstad Inhouse est aussi engagé dans une logique d’amélioration continue. Les incidents sont suivis de près et en cas d’événement, les risques sont analysés pour être intégrés à la prévention.
Le développement d’une culture de sécurité dans l’IAA est étroitement lié aux attentes croissantes des consommateurs vis-à-vis de l’authenticité, de la qualité et de la sécurité des produits. Au centre de l’organisation de l’entreprise, la culture de sécurité doit être un fil rouge dans toutes les décisions, tous les services, tous les métiers et niveaux hiérarchiques.
Elle contribue en effet à sa pérennité, au même titre que la qualité de ses produits et l’excellence opérationnelle.