L’industrie d’après – article 1/4
Le confinement en France a entraîné une situation inédite pour les acteurs de l’industrie. 4 articles vont donner la parole à 3 spécialistes des sciences comportementales qui travaillent actuellement avec les pouvoirs publics sur les scénarios de déconfinement. Ce 1er article porte sur les salariés en activité : quelles bonnes pratiques adopter pour les accompagner sur le plan psychologique ?
Entretien avec :
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- Jérôme André, Directeur HF Prévention – Association Nationale de Prévention Santé
- Catherine Tourette-Turgis, Professeure à Paris Sorbonne Université et Chercheure au Conservatoire national des Arts et Métiers
- Stéphanie Estève-Terre, Psychologue Sociale et Experte en stratégies de dépistage
Comment rassurer les salariés qui poursuivent leur activité ?
Jérôme André :
Il faut tout d’abord distinguer deux types de profils parmi les salariés des secteurs définis comme « prioritaires » par le gouvernement (notamment les industries pharmaceutiques et agroalimentaires) : d’une part ceux qui ressentent leur mission comme une obligation, d’autre part ceux qui donnent un sens à leur travail et pour qui l’activité contribue à l’effort collectif. Pour tous ces salariés, l’employeur doit être dans une logique de sécurité à la fois physique et psychologique.
Jérôme André
Catherine Tourette-Turgis :
Pour contribuer à cette sécurité psychologique, les acteurs de l’industrie doivent délivrer des informations précises de prévention et de suivi de l’épidémie et bien entendu féliciter, remercier et encourager les personnes qui continuent à travailler. Il est très important de manifester de la reconnaissance : tout doit être fait pour que ceux qui travaillent soient écoutés et puissent poser leurs questions.
Nous recommandons aux managers de conduire des états des lieux sur la fatigue, le niveau de stress, l’inquiétude, l’organisation du travail et les besoins spécifiques.
L’enjeu n’est-il pas à venir ?
Stéphanie Esteve-Terré :
En effet, aujourd’hui les salariés de l’industrie n’ont pas vraiment le temps de se poser des questions. Ils s’adaptent comme ils peuvent à la crise en tant que salariés, citoyens, mais aussi parfois parents, aidants… La question de leur accompagnement va se poser véritablement après la crise.
L’industrie d’après :
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