Comment attirer, engager et fidéliser les cadres en 2024 ?
Même s’ils se sentent bien dans leur entreprise, près de 7 cadres sur 10 se disent à l’écoute du marché. Et un tiers a l’intention de changer d’emploi dans les 6 prochains mois. Face à ces désirs de mobilité, comment attirer, engager et fidéliser les cadres en 2024 ?
C’est la question que soulève le Cadromètre, un sondage publié par le cabinet de recrutement Randstad en partenariat avec l’Ipsos. Enrichie de témoignages de talents, de recruteurs et d’experts, cette étude décrypte les aspirations de 1200 cadres de tous âges et tous horizons, tout en proposant des solutions adaptées pour y répondre.
Dans cet article, nous vous proposons de tirer les principaux enseignements de cette enquête afin d’adapter votre stratégie de sourcing et de recrutement aux attentes des candidats.
Comprendre les motivations des cadres
En 2024, les cadres gardent un œil positif sur leur vie professionnelle : 82 % en sont satisfaits (contre 86 % en 2023). Bien intégrés dans leur société, plus de 4 cadres sur 5 se sentent à l’aise avec les nouvelles technologies, les nouveaux modes de travail et se considèrent comme un atout pour leur entreprise. Pourtant, un tiers d’entre eux aspire toujours à changer d’employeur dans les 6 prochains mois. S’ils se sentent si bien dans leur entreprise, pourquoi les cadres désirent-ils en changer ? Pour sourcer et attirer les meilleurs talents, découvrez ce qui les motive et quels sont leurs critères d'attractivité.
L’importance de la rémunération dans la décision des cadres
En 2024, la rémunération est toujours la préoccupation n°1 des cadres et le premier motif à vouloir changer d'entreprise. Face à l'inflation, le salaire est même un sujet de frustration : pour près de la moitié des profils interrogés, il n’est pas à la hauteur du coût de la vie, et pour un tiers, il ne reflète ni leurs compétences, ni leur investissement personnel. Il faut dire que 2 cadres sur 3 s'inquiètent pour leur pouvoir d’achat. Pour répondre aux attentes financières des candidats et se positionner sur le marché, les entreprises et leurs dirigeants ont tout intérêt à définir une stratégie de rémunération efficace, avec des avantages sociaux. D’autant que le salaire n’est pas qu'une affaire d’attractivité : c’est un levier de motivation et de rétention dans la durée.
La qualité de vie au travail (QVT) et l’équilibre des temps de vie
Le salaire, l'intérêt des missions et l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle sont les principaux motifs évoqués par les cadres à vouloir changer d’entreprise. Au-delà de l'aspect financier et concret du poste, la QVT est un élément essentiel pour les cadres. Quand on leur demande ce qui leur plaît le plus dans leur vie professionnelle, ils se réjouissent avant tout de leurs conditions de travail : la relation avec les collègues, le matériel, une bonne ambiance et un équilibre vie personnelle/vie professionnelle satisfaisant. Si votre entreprise ne peut rivaliser en termes de salaire pour recruter, vous devez mettre en avant son côté humain : un environnement épanouissant qui n’empiète pas sur la vie privée.
Le rôle de la flexibilité et du télétravail au quotidien
Même s’il n’est pas considéré comme un critère fondamental dans le choix d’une entreprise, le télétravail est très important pour plus de la moitié des cadres, et même essentiel pour un quart d’entre eux. Si vous vous demandez combien de jours de télétravail octroyer à vos salariés, sachez que selon les profils interrogés, la tendance est à 2 jours par semaine. Au-delà du télétravail, les cadres sont aussi à la recherche de plus de flexibilité. Si une partie d’entre eux aspire à plus de souplesse au quotidien (37 %), les autres aimeraient s'organiser en totale indépendance (38 %), en décidant notamment de leurs horaires. Pour attirer les talents, les juniors comme les séniors, offrez-leur un mode de travail flexible, avec des horaires libres.
La RSE, un argument surtout pour les plus jeunes
La rémunération, l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle et l’ambiance au travail restent les critères clés dans le choix d’une entreprise. Mais une autre préoccupation est centrale, pour les plus jeunes notamment : les engagements sociétaux. 83 % des cadres y accordent une grande importance et 87 % des moins de 35 ans y sont particulièrement sensibles, choisissant leur entreprise en fonction de leurs propres convictions. Les salariés souhaitent s’épanouir au sein d’une entreprise qui respecte leur besoin de liberté et leurs valeurs. En tant que dirigeant, quelle que soit la taille de votre structure, une PME ou un grand groupe, vous avez tout intérêt à approfondir votre démarche RSE et à la rendre publique.
Stratégies pour attirer les cadres en 2024
Do’s : 4 leviers d’attractivité à activer
- Offrir des salaires compétitifs et des avantages sociaux attractifs
- Mettre en avant l’aspect humain : la culture d’entreprise
- Valoriser la flexibilité et les options de télétravail
- Afficher haut et fort les valeurs portées par l’entreprise
Don’t : 4 erreurs à éviter absolument
- Ignorer l’importance de la rémunération et des avantages sociaux
- Privilégier l’aspect matériel VS humain
- Manquer de flexibilité et de souplesse dans l’organisation
- Penser que la RSE concerne surtout les grands groupes
Fidéliser les cadres : pourquoi attirer ne suffit plus
80 % des profils interrogés déclarent être attachés à leur entreprise, les moins de 45 ans et les hauts revenus (> 90 k€) étant les plus fusionnels. Cependant, les cadres se projettent de moins en moins longtemps dans leur société. En 2024, ils envisagent d’y rester moins de 10 ans en moyenne, contre 14 ans en 2023. Les 18-34 ans sont les plus volatiles : ils prévoient de rester 2 fois moins longtemps que les plus séniors (45-54 ans) et ne comptent pas franchir le cap des 7 ans dans la même entreprise. Dans ce nouveau paradigme, l’enjeu n’est plus seulement de donner envie aux candidats de venir, mais aussi de rester. Au-delà du sourcing, pour réduire votre turnover et fidéliser vos salariés, la qualité de l’expérience collaborateur est la clé.
L’importance d’un onboarding efficace pour fidéliser dès le début
Les cadres veulent vivre une expérience collaborateur de qualité. Et celle-ci commence bien avant la prise de poste, dès le recrutement. Or en 2024, ils sont encore plus nombreux à déplorer la longueur des processus (+ 6 points). L'entreprise met trop de temps à répondre, lorsqu’elle le fait, et le parcours de recrutement n’est pas clair pour 72 % d’entre eux. D’où l’importance de définir un processus de recrutement, avec des échéances, et de l'annoncer, dès le départ, au candidat. Une fois que vous avez trouvé le profil parfait , encore faut-il lui donner envie de rester, grâce à un onboarding réussi. Heureusement, 85 % des cadres gardent un bon souvenir de leur arrivée dans l’entreprise, une phase décisive pour l’engagement du collaborateur.
Les perspectives d’évolution et la formation au cœur de attentes
Les cadres aspirent également à évoluer. Plus que le management, la formation est une attente forte : deux tiers des profils interrogés ont l’intention de se former cette année. Une volonté particulièrement marquée chez les moins de 35 ans, qui sont 79 % dans ce cas. Il faut dire que moins de la moitié a bénéficié d’une formation cette année. Les cadres se forment avant tout pour acquérir de nouvelles compétences et méthodologies. Et quand ils le font, bonne nouvelle : les deux tiers se disent satisfaits de l’accompagnement proposé par leur entreprise. Pour recruter et fidéliser vos collaborateurs, vous devez leur offrir des perspectives d’évolution : plus qu’un poste, un projet avec des objectifs à atteindre et des compétences à acquérir ou à mettre à jour régulièrement.
Veiller au bien-être et à la santé mentale pour retenir les talents
Tous les indicateurs sont unanimes : la santé mentale au travail se dégrade. 67 % des cadres ressentent un niveau de stress intense de façon récurrente ou occasionnelle. 64 % ont du mal à se déconnecter et 74 % se sentent sur-sollicités et font face à une surcharge cognitive. Les 35-44 ans sont les plus concernés par ce mal-être général : près des trois quarts d’entre eux éprouvent parfois un stress intense. Conscientes que la santé mentale pèse sur l’engagement et la productivité des talents, les entreprises prennent le sujet du droit à la déconnexion très au sérieux. Régulation du flux des mails, réduction du nombre de réunions, sensibilisation aux bonnes pratiques, etc, sont parmi les solutions qui permettent aux entreprises d’y remédier.
Soigner la qualité du parcours collaborateur jusqu’à son départ
Un cadre sur cinq est déjà retourné dans une entreprise qu’il avait quittée : c’est le phénomène des salariés boomerang. Sur les 83 % qui déclarent avoir apprécié leur dernier offboarding, près des deux tiers (63 %) émettent la possibilité de réintégrer un jour l’entreprise. Un cadre qui a vécu une bonne expérience collaborateur et qui est resté en bons termes avec son employeur est donc susceptible de renouer avec. Une ressource de profils rapidement opérationnels dont vous auriez tort de vous priver face aux difficultés de recrutement. L’accompagnement du départ d’un collaborateur - l’offboarding - devient, par conséquent, une étape-clé dans la carrière d’un cadre et nécessite d’être particulièrement soignée par les employeurs.
Stratégies pour attirer les cadres en 2024
Do’s : 4 leviers d’attractivité à activer
- Proposer un processus de recrutement rapide et transparent
- Offrir des perspectives de carrière claires et motivantes
- Mettre en place un programme de bien-être
- Accompagner le collaborateur jusqu’à son départ
Don’t : 4 erreurs à éviter absolument
- Réduire l’intégration du candidat à son jour d'arrivée
- Ne pas définir une trajectoire de développement avec le salarié
- Négliger le bien-être et la santé mentale des employés
- Tourner le dos au collaborateur au moment de son départ
Offrir plus de flexibilité, accompagner les ambitions avec de la formation, préserver la santé mentale ou encore soigner l’ expérience au travail... Autant de pistes dévoilées par le Cadromètre pour attirer, engager, fidéliser les salariés cadres. Et retenir des collaborateurs qui se projettent de moins en moins longtemps dans l’entreprise.
Dirigeants, DRH, recruteurs… Pour savoir ce que pensent les cadres et ce qu’ils attendent d’une entreprise comme la vôtre, parcourez le Cadromètre dans son intégralité.