Toute entreprise de plus de 20 salariés a l’obligation d’employer, parmi ses effectifs, 6 % de travailleurs reconnus handicapés. Aujourd’hui, la réalité est encore loin d’atteindre cet objectif. L’industrie, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est pourtant l’un des secteurs les plus vertueux en la matière. Rencontre avec Philippe Bouchard, responsable mission handicap et projets RSE chez KLIFF, une EATT (entreprise adaptée de travail temporaire) créée en joint-venture entre Randstad et Fastroad.
Au-delà des clichés associés au handicap, il faut avant tout savoir que le handicap prend de nombreuses formes, qui ne sont pas toutes perceptibles : 80 % des handicaps sont invisibles. On peut lister le handicap moteur (par exemple, à la suite d’une paralysie d’un ou plusieurs membres), le handicap sensoriel (malvoyance notamment), le handicap psychique (troubles mentaux comme les dépressions lourdes, entre autres), le handicap mental (autisme, trisomie 21, etc.) ainsi que les maladies invalidantes (maladies qui peuvent générer temporairement ou sur le long terme un handicap, comme le diabète). “La capacité à travailler est surtout fonction du handicap dont on est affecté. Mais la plupart des personnes atteintes par un handicap sont tout à fait employables, au même titre qu’une autre personne. Il est important de garder en tête que ce sont les compétences qui doivent primer dans un recrutement : le reste relève de la discrimination.”
bon à savoir
Les dates de publication de l’index diffèrent :
- le 1er mars 2019 pour les entreprises de plus de 1000 salariés
- Le 1er septembre 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés
- Le 1er mars 2020: pour les entreprises de plus de 50 salariés
Faciliter le sourcing
De nombreuses structures ont été créées pour favoriser le recrutement de personnes en situation de handicap. On peut recenser les structures de service public comme Cap Emploi (service de l’Agefiph) ou les missions locales, ainsi que les structures spécialisées, à l’instar des ESAT (établissements et services d’aide par le travail) ou des EA (entreprises adaptées). Certaines d’entre elles sont dédiées à des secteurs de l’industrie (métallurgie avec les GEIQ – groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification -, par exemple). “L’objectif, au-delà de permettre à des personnes en situation de handicap de trouver un emploi, est surtout de les y maintenir. Et ça marche, car on constate que ces différentes structures se pérennisent.” Quel que soit le secteur, les difficultés sont donc bien plus faibles que ce que les employeurs peuvent imaginer. “Il est rare qu’il faille aménager le poste de travail. Il faut certes s’adapter, par exemple en équipant les collaborateurs de masques transparents pour que les personnes présentant des troubles auditifs puissent continuer à lire sur les lèvres, mais intégrer une personne en situation de handicap crée rarement de bouleversement dans l’organisation de l’entreprise.”
Kliff, un réseau spécialisé dans l’intérim pour les personnes en situation de handicap au sein du groupe Randstad
Créée en 2019, Kliff est une EATT, entreprise adaptée de travail temporaire. Son but : permettre à des personnes en situation de handicap d’intégrer le marché de l’emploi, de monter en compétence, d’y progresser, et, à terme, “de s’y installer de manière durable, car c’est finalement l’objectif le plus important”. D’ici 2023, Kliff vise d’ouvrir 5 agences dans les grandes métropoles françaises.
Pour plus d’informations :
Consultez notre page : devenez intérimaire avec randstad.