Alors que les nouveaux exécutifs locaux prennent les rênes de leurs collectivités, ils doivent innover et poursuivre la modernisation de la fonction publique territoriale. L’enjeu ? Attirer les talents au sein des administrations locales en compétition avec les entreprises, et développer l’intelligence collective pour toujours améliorer l’efficacité du service public. Comment concrètement innover dans les collectivités locales ? Randstad vous partage 5 conseils.
1 – Penser le collaboratif comme une startup
Les collectivités locales ne sont, bien sûr, pas restées hermétiques à la transformation numérique. Mais le développement des outils digitaux ne fait pas disparaître par magie les logiques de silo. Le changement est aussi culturel. Le collaboratif doit devenir la norme pour pousser au décloisonnement des services au bénéfice des politiques locales. Le but final est de développer l’agilité en associant tous les services pertinents à un « projet ». Cette nouvelle approche est efficace à plusieurs titres : elle redonne du sens au travail des agents, valorise leur contribution et favorise l’esprit d’initiative. Elle permet de prendre en compte, dès le départ, l’ensemble des dimensions d’un projet de politique locale. Au final elle rend le service public nettement plus efficace. Ces changements culturels ne se décrètent pas. Ils doivent être impulsés par les exécutifs élus. Les collectivités ne doivent pas hésiter à se faire accompagner pour faire évoluer leur système d’information et transformer leur organisation.
2 – Développer l’intelligence collective
Dans le même ordre d’idée, les collectivités ne peuvent plus penser leur action sans remettre l’usager au centre des préoccupations. Les citoyens exigent un service public souple, à la demande et des services aussi simples à utiliser que les applications numériques qu’ils utilisent au quotidien. L’approche « customer centric », très développée dans le secteur privé doit inspirer les administrations locales. Il devient capital d’associer les usagers à la prise de décision politique, à la création ou l’amélioration d’un service public. Élus, administration, citoyens… tous doivent contribuer aux projets car chacun peut l’améliorer. Quand tout l’écosystème participe à son élaboration, la qualité du service public s’en trouve nettement améliorée. Il est important d’associer également les agents territoriaux qui vont avoir la responsabilité opérationnelle. Leur expertise de terrain est capitale dans la réussite du projet.
3 – Responsabiliser les agents
La crise de la Covid-19 a mis en lumière les métiers dits de « première ligne ». Si on a beaucoup entendu parler des infirmiers ou des agents de caisse, les agents publics de terrain ont aussi été fortement mis à contribution pour assurer la continuité des services publics. Dans une organisation chamboulée, la culture du management s’est transformée en laissant plus de place et d’autonomie aux agents. Cette responsabilisation contrainte les a poussés à prendre et assumer des décisions. Cette approche va à l’encontre d’une culture pyramidale qui veut que les managers décident et les agents exécutent. Mais elle a introduit une nouvelle approche basée sur l’expérimentation de terrain et le droit à l’erreur. Si elle doit être encadrée, cette responsabilisation des agents doit aussi être cultivée. Elle doit permettre le développement de l’innovation en partant des besoins du terrain.
4 – Accompagner la montée en compétences des agents
Une approche trop verticale du management peut empêcher la détection des talents et l’évolution de carrière d’agents qui peuvent apporter davantage à la collectivité. La crise aura eu cette vertu de permettre à certains d’entre eux de se révéler. Il est nécessaire de mettre en place un dispositif de revue des talents. Non seulement dans une logique d’amélioration du service public, mais aussi et surtout pour maintenir intacte la motivation et l’implication des agents en proposant de véritables parcours de carrière. Au-delà, les agents doivent être formés aux outils numériques pour que la transformation digitale des collectivités ne reste pas un vœu pieux. Cette formation ne concerne d’ailleurs pas que les agents, mais aussi les encadrants. Le numérique change les approches et nécessite de modifier la vision du management pour passer d’une logique de « petit chef » à celle du manager coach, accompagnant de plus en plus à distance, des agents responsabilisés et autonomisés.
5 – Porter une vision du territoire
On ne choisit pas la fonction publique et encore moins la fonction publique territoriale par hasard. La transformation digitale implique la nécessité pour les exécutifs locaux, d’attirer de nouveaux profils aux compétences parfois rares et recherchées. La RGPD, la cyber-sécurité ou le développement d’un véritable service public numérique exigent de recruter des spécialistes très demandés par toutes les organisations, publiques comme privées. La vision du territoire et de son développement et le sens donné à l’action publique sont de puissants leviers d’attractivité, quand la compétition salariale n’est pas à l’avantage des collectivités locales. C’est aux élus d’impulser cette vision. Là encore, la crise leur a donné un coup de pouce. Ils doivent tirer profit de l’appétence de certains cadres pour un cadre de vie moins urbanisé. Dans ce processus, la capacité à donner du sens à l’action publique est décisive.
Guide des élus et décideurs territoriaux
Le Pôle public du groupe Randstad France a élaboré en partenariat avec Territorial Editions le « Guide des élus et décideurs territoriaux », un guide pratique à l’usage des élus et décideurs de la fonction publique territoriale pour le mandat 2020-2026.
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